Cela s'annonçait comme l'événement boursier du printemps, la cotation en bourse du leadeur des réseaux sociaux Facebook a fait l'effet d'un pétard mouillé.

La date du 18 mai était actée depuis quelques semaines, la société fondée par Marc Zuckerberg s'autovalorisait à 104 Millards de dollars et choisissait la voie de la médiatisation. Le groupe qui peut se prévaloir de plus 500 millions d'inscrits sur Facebook a joué d'audace en se valorisant a plus de 30 fois ses bénéfices. La société emmenée par son jeune PDG choisissait de communiquer largement sur cette cotation, certains observateurs économiques commençaient à prévoir l’émergence d'une nouvelle bulle spéculative semblable à celle d'Internet au début des années 2000.

Or, une fois n'est pas coutume, les charmes déployés, par la société du prodige d'Harvard, n'ont pas fonctionné et les investisseurs ne sont pas rentrés dans l'aventure. Proposé à 42,05 dollars à l'ouverture, le titre a pourtant vite décollé (jusqu'à + 12 %) avant de replonger lentement vers son cours initial pour ne quasiment plus en bouger, terminant la journée à 38,23 dollars. Il a même fallu que les banques menant l'opération interviennent pour que le cours ne termine pas sous le montant de son introduction, selon l'agence Bloomberg.

Ainsi l'action ne cesse de chuter depuis une quinzaine de jours, or c'est une surprise et un coup dur pour Facebook. C'est également une remise en cause du système économique des réseaux sociaux, avec un financement basé sur la publicité ciblée du fait des informations détenus sur les consommateur. Cette base de donnée gigantesque qui apparaissait comme une véritable mine d'or pour les stratégies marketings, ringardisant les études de marché classique, ne serait pas aussi efficace que ce que l'on pourrait penser.

Ainsi au début de l'année General Motors mettait fin à son contrat publicitaire avec le réseau social, arguant le fait que les publicités étaient inefficaces avec un nombre de "clic", principal indicateur de mesure, insuffisant. Ainsi avec l'échec de Facebook à séduire les investisseur, c'est tout la question du modèle publicitaire sur internet qui est à redéfinir, cette offre qui nous apparaissait comme ciblée et plus efficace que la réclame classique n'aurait pas les effet marketing escomptés.

Facebook va donc devoir diversifier ses sources de revenus sans se mettre à dos les utilisateurs qui assimilent souvent la publicité à de la pollution, surtout quand ils sont, d'abord, sur Facebook pour dialoguer avec leurs amis et pas à la recherche d'une bonne affaire.