L’univers des sites de rencontre s’apprête à passer à l’étape supérieure. Le site adopteunmec.com projette d’ouvrir deux magasins, à Paris (rue Saint Honoré) et à Bruxelles (rue des Malines).

Lancé en 2008, adopteunmec.com est le leader des sites de rencontre chez les 18-35 ans. Il s’est démarqué des autres sites de rencontre en se proclamant « supermarché des rencontres », là où « les femmes font de bonnes affaires » et en ciblant une population plus jeune que les sites de rencontre devenus traditionnels (Meetic, be2, edarling). Les hommes y sont représentés comme des objets que les femmes peuvent choisir et mettre dans leur panier. Ce sont donc les femmes qui font leur shopping, et le même principe s’appliquera aux nouvelles boutiques physiques de la marque ou les femmes pourront venir choisir un homme parmi ceux exhibés en vitrine. Une fois leur choix effectué, aidées par les iPads à disposition contenant les fiches descriptives des hommes, les femmes peuvent alors monter à l’étage afin de prendre un verre avec leur nouvelle acquisition et faire plus ample connaissance.

Gratuit pour les filles, payant pour les hommes, adopteunmec.com respecte la stratégie commerciale classique des sites de rencontre, mais a su se démarquer dès son lancement en donnant les pleins pouvoirs à la femme, l’homme est réduit à être en « vitrine », dominé. Le concept a séduit les femmes, attirées par cette toute-puissance et le côté décalé du site. L’affluence des femmes a ainsi attiré une nombreuse clientèle masculine et permet au site d’avoir autant de succès.

L’ouverture de boutiques permettant d’appliquer le concept IRL (in real life) est donc destinée à produire un buzz et à se distinguer encore plus de ses concurrents en jouant la carte décalée de la proximité. On peut néanmoins se questionner sur l’avenir à long terme de ses boutiques, la société annonce l’ouverture de 3 suivantes en 2013 (Marseille, Lyon et Toulouse), cela montre une réelle volonté d’implantation alors qu’on pourrait penser qu’au-delà du buzz, la marque n’en a pas besoin.

Pour finir, rappelons la polémique suscitée en 1999 par l’exposition de mannequins vivants en petite tenue en vitrine des Galeries Lafayette à Paris. La marque de lingerie Chantal Thomas avait osé ce coup marketing, mais avait dû faire face à une levée de boucliers des associations féministes et d’une partie de la population choquée de l’exhibition en vitrine d’êtres humains. Les réactions ne devraient pas être les même pour les boutiques adopteunmec, les hommes n’ont pas l’air choqués d’être exhibés. Au contraire, depuis lundi, ils sont plus de 3.000 à avoir déposé une demande pour faire partie de la vitrine.

Billet rédigé par Sylvain Billet Le 05/04/2012